27.11.06

Colloque de l'ANAJ, 9 décembre 2006. Une Europe qui grandit, ça se défend!

Samedi 9 décembre 2006 - École Militaire - Paris

L’ANAJ IHEDN FETE SES 10 ANS …« Une Europe qui grandit, Ça se defend ! »


l'Association Nationale des Auditeurs Jeunes de l'IHEDN fête ses 10ans
Nous avons le plaisir de vous convier à notre colloque « anniversaire » le 9 décembre 2006

COLLOQUE OUVERT A TOUS Inscription GRATUITE
Mais OBLIGATOIRE avant le 5 décembre
Anaj_dixans@yahoo.fr


13h30 – Accueil Amphithêatre Des Vallières
Charles de Marcilly, président de l’ANAJ-IHEDN, 41° session IHEDN jeunes (Bourges 2004)

13h45 – Ouverture
Michel Barnier

14h35 – Gestion d’une pandémie grippale au niveau européen
Les Conséquences économiques et institutionnelles d’une telle crise !

- Jean-Pierre DOOR, Député et rapporteur du « plan pandémique : une stratégie de gestion de crise »
- Bernard BOUBE, Préfet et Directeur de la Protection et de la Sécurité de l’Etat, SGDN
- Jean FOURNIER, Managing Director Innovation de MARSH France, assurance et gestion de crise
- Gérard PERRAUDIN, Administrateur civil, Délégation Interministérielle à la Lutte contre la Grippe Aviaire
­- Pierre Dominique LANSARD , France Telecom, Directeur Mission Infrastructures Vitales

ECHANGE AVEC LA SALLE

PAUSE DE 15 MIN

16h00 – Quel engagement des Européens dans la défense globale ?
Un service militaire a-t-il encore une raison d’être ? Quelle forme de service civil pourrait s’y substituer ?

Animée par Jérôme Mourroux, 48° session IHEDN jeunes (Marly 2005)
- Alain RICHARD, Ancien Ministre de la Défense
- Jean-Pierre DENIS, Directeur du magazine LA VIE
- Amiral Alain BEREAU, Auteur du rapport « Faut-il instituer un service civil obligatoire ? » pour le conseil d’analyse de la société
- Mme VANIER, Responsable du dispositif du service civil volontaire auprès de l'ANCSEC.

ECHANGE AVEC LA SALLE

17h00 – Vers un Patriotisme économique européen ?
Complémentarités et oppositions entre patriotisme national et patriotisme européen.

Animée par Laurent Boussié, Grand Reporter à France Télévision
- Thierry DASSAULT, Président de Dassault Multimédia
- Henri MARTRE, Président d’honneur du GIFAS auteur du rapport référence de 1994 sur l’Intelligence économique

ECHANGE AVEC LA SALLE ……suivi d’un verre de l’amitié !

18.11.06

Belgique: Le Soir recommande le diploweb.com

Et si vous étiez au Conseil de sécurité...
Les sites de la semaine par Victor Alexandre (St.),
Le Soir en ligne
jeudi 19 octobre 2006


"Avec un million de lecteurs revendiqués, le site diploweb.com est probablement l'un des sites les plus complets en matière diplomatie. Vous pourrez trouver sur ce site français bon nombre de dossiers thématiques, aussi bien des cartes expliquant les différents problèmes géopolitiques que des textes très documentés.

Pour prendre un exemple, vous pourrez y trouver un dossier intitulé la Belgique dans l'Union Européenne. Ce dossier, signé par le diplomate Bart Ouvry, s'il est daté de 2001, donne tout de même un bon aperçu des positions des diplomates nationaux concernant la construction européenne, passée, présente et à venir.

Le site diploweb offre une multitude de regards sur des dossiers extrêmement variés : Récemment a été posté Deux ans après l'élargissement de 2004: quel bilan ? par Richard Backis, ambassadeur honoraire de Lituanie ou encore Evolution des régimes politiques d'Asie centrale : dérive autoritaire, violences politiques et perspectives incertaines. par Thierry Kellner, Docteur en relations internationales à l'ULB."

Adhésion ou intégration ? Le dilemme des limites territoriales de l’Union européenne. Par M. Foucher

La Fondation Robert Schuman met en ligne un document intéressant que je vous invite à lire.

Adhésion ou intégration ? Le dilemme des limites territoriales de l’Union européenne. Michel Foucher est géographe. Professeur à l’Université Lumière-Lyon II (depuis 1989) et au Collège d’Europe de Natolin (1994-2001). Il a été Directeur du Centre d’Analyse et de Prévision du ministère des Affaires étrangères (1999-2002), Ambassadeur de France en Lettonie (2002-2006). Il est membre du comité scientifique de la Fondation Robert Schuman.

Comment expliquez-vous l’apparition récente de la question de l’élargissement et des frontières de l’Union dans le débat sur l’UE – et le désarroi que ces interrogations semblent révéler, tant dans l’opinion que chez les dirigeants politiques, de certains Etats membres ?
"La question des frontières de l’UE n’avait pas été discutée de manière approfondie lors de la Convention (février 2002 - juillet 2003) ni lors de la CIG (octobre 2003 - juin 2004). En prenant parti en novembre 2002 contre la perspective de l’adhésion de la Turquie, le président de la Convention, Valéry Giscard d’Estaing, lançait un débat qui, depuis lors, n’a pas cessé sans pour autant aboutir. Cette position, esquissée par le député européen Alain Lamassoure (PPE-DE, F), « il est nécessaire de limiter l’élargissement de l’Union aux frontières du continent européen si l’on veut garder la maîtrise de cet ensemble très vaste », a été réitérée dans la perspective du référendum constitutionnel : « Je pense qu’il faut rassurer les Français. Si ceux-ci ont le sentiment qu’on leur demande de voter demain pour une Europe sans frontières, susceptible d’accueillir à leur insu la Turquie aujourd’hui, voire la Russie demain, ils ne voteront pas ».

Ce sujet complexe avait déjà été abordé par le Centre d’analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères et son homologue allemand, le Plannungsstab, dans un travail conjoint réalisé à la demande des deux ministres, Hubert Védrine et Joschka Fischer, et achevé en juin 2000. Le thème central en était : « Comment une Europe à trente Etats membres pourra-t-elle fonctionner ? ». L’un des quatre chapitres était consacré à la question des frontières de l’Europe. Joschka Fischer a largement puisé dans ce texte lors de son discours à l’Université Humboldt le 12 mai 2000. Mais, près de deux années plus tôt, Hubert Védrine en avait fait l’un des thèmes de la conférence des ambassadeurs, fin août 1998. Entre ces deux dates, le Conseil européen d’Helsinki de décembre 1999 qui avait reconnu le statut de pays candidat à la Turquie. Dans ce document, nous insistions moins sur les contours que sur la nécessaire rénovation des institutions dans une Europe aussi élargie et plaidions pour une politique étrangère cohérente, un Monsieur PESC à double casquette et l’embryon d’un ministère des Affaires étrangères européen."

Lire la suite
http://www.robert-schuman.org/supplement/entretien11.htm

7.11.06

IN MEMORIAM: Anna Politkovskaïa, la "chèvre de Monsieur Poutine". Par Hélène Blanc, CNRS

7 octobre 2006. Au soir d'un beau samedi d'automne, la nouvelle est tombée vers 19 heures : la journaliste russe Anna Politkovskaïa grand reporter du bi-hebdomadaire Novaïa Gaziéta, avait été abattue dans son immeubles de quatre balles par un ou plusieurs inconnus.

Cette nouvelle bouleversante laisse d'abord les Français incrédules. Excepté ceux qui savent ce qui se passe exactement en Russie depuis plus de sept ans. Ce meurtre, à l'évidence programmé, était hélas prévisible car, désormais, tous ceux qui s'obstinent à dire la vérité en Russie ou à l'étranger sont considérés comme des "ennemis à supprimer". Ces intellectuels, qui font de la "résistance" au régime, risquent leur peau car la vie humaine n'a plus aucun prix dans ce pays.

Etant donné la gravité de l’affaire et son retentissement car la victime était très connue à l'étranger, le Procureur général charge de l’enquête pour "meurtre prémédité" le service des affaires à gravité particulière. Le même soir, Viatcheslav Rosinski, substitut du Procureur général de Moscou, déclare à la presse que l’enquête retient, comme mobile le plus probable, celui d’un assassinat lié à son activité professionnelle. En outre, le Procureur général de Russie, Youri Tchaïka, a pris l’enquête sous son contrôle personnel. Comme à chaque fois, le Président Wladimir Poutine a assuré le Président G. W. Bush lors d'un entretien téléphonique que tout serait fait pour retrouver les assassins... Nous voilà pleinement rassurés.


Biographie d'Anna Politkovskaïa
Née en 1958 dans une famille de diplomates, Anna Politkovskaïa étudie le journalisme à l’Université de Moscou. De 1982 à 1993, elle travaille successivement pour les Izvestia, le journal du Transport aérien, l’association Escart et le journal Megapolis-Express. Ensuite, de 1994 à 1999, elle travaille au journal Obchtchaïa Gaziéta (la Gazette commune), dont elle fut rédactrice en chef adjointe, avant de rentrer à la Novaïa Gaziéta, en juin 1999.

Depuis lors, c'est clandestinement et au péril de sa vie qu'elle s’est rendue à maintes reprises dans les zones des hostilités et les camps de réfugiés au Daghestan, en Ingouchie et, bien entendu, en Tchétchénie. Courageusement, elle a également pris part aux négociations avec les terroristes qui avaient pris en otage les spectateurs du théâtre de la Doubrovka (en octobre 2002).
Le 1er septembre 2004, alors qu'elle était en route pour couvrir la prise d'otages de l'école de Beslan (en Ossétie) elle fut victime dans l'avion d'une étrange et très grave "intoxication alimentaire" que les médecins qui l'ont soignée ont, eux, qualifié de "tentative d'empoisonnement".
Dans la lignée des grands "dissidents" soviétiques, Anna avait choisi de résister, de dénoncer les plaies d'une Russie ayant résolument tourné le dos à la démocratie, soumise à l'arbitraire le plus total, en rupture complète avec les périodes Gorbatchev et Eltsine.
Avait-t-on déjà voulu tuer Anna en 2004? Etait-ce un simple avertissement? On ne le saura sans doute jamais. Quoi qu'il en soit, le 7 octobre 2006, elle fut lâchement abattue de quatre balles dans son propre immeuble. On a choisi pour ce faire un moment où elle était seule et la technique de cet assassinat politique, parfaitement prévisible, est bien celle d'un "contrat" ou meurtre programmé par un ou plusieurs commanditaires...
Qui sont-ils ces hommes de l'ombre? Ils appartiennent sans aucun doute à la nébuleuse dominante mise en place par Poutine : services secrets, armée, Tchètchènes pro-russes, milieu si douteux des affaires, ultra-nationalistes qui haïssaient cette "ennemie de l'intérieur" ...

Pourquoi?
Ce qui est certain c'est qu'on a voulu faire taire une voix "discordante", libre, qui disait la vérité à la fois aux Russes et aux Occidentaux. La voix d'une femme intègre, déterminée, qui parlait d'une société de plus en plus violente, de la dérive autoritaire de W. Poutine et de son système, des anciens de Tchétchénie, des brimades et mauvais traitements infligés aux jeunes appelés de l'armée russe par une hiérarchie sadique, des crimes de l'armée russe commis sur les Tchétchènes... En un mot, elle égrenait les maux qui rongent la société russe, opprimant un peuple qui tente de survivre alors que les clans au pouvoir s'enrichissent impunément à son détriment. Une femme en colère, révoltée par le mensonge, le sadisme, l'injustice, le cynisme sans bornes d'un régime que l'Occident qualifie pudiquement de "pragmatique".
Dans le monde entier, les commentateurs sont unanimes à souligner le talent de cette journaliste d’investigation, sa déontologie, la passion avec laquelle cette militante des droits de l’homme défendait les causes qui lui étaient chères, expliquant sans relâche combien, selon elle, la guerre en Tchétchénie avait perverti la société russe. Partout, on n'en finit pas de lui rendre hommage à juste titre. Mais qu'avons-nous fait, nous, Occidentaux, défenseurs de la liberté et des Droits de l'Homme, pour que cesse cette chasse à l'homme barbare qui frappe les esprits libres, perpétuant la tragédie du "déshonneur russe"?

Et tant d'autres
Depuis les années 1990, la liste des victimes assassinées dans l'exercice de leurs fonctions est déjà longue. Trop longue. Banquiers, hommes et femmes politiques, sportifs, agents du fisc, personnes n'est à l'abri. Mais ce sont les journalistes qui ont payé le tribut le plus lourd. Ainsi Alexéï Vénédiktov, rédacteur en chef de la radio Ekho Moskvy, rappelle que plusieurs journalistes de renom ont déjà trouvé la mort en Russie (Kholodov, du Moskovski Komsomolets en 1994, déchiqueté en pleine rédaction par une mallette piégée, Listiev, de la chaîne de télévision ORT en 1995, abattu, lui aussi, dans l'escalier de son immeuble, Youdina, rédactrice en chef de la Sovietskaïa Kalmykia Ségodnia en 1998, Borovik, de Soverchenno Sekretno, tué en 2000, Chtchétkotchikhine, grand journaliste d'investigation et député, rédacteur en chef de la Novaïa Gazeta, le journal d'Anna (mort empoisonné à l'été 2003 et dont les assassins courent toujours), Khlebnikov, rédacteur en chef de l'édition russe du magazine américain Forbes abattu en 2004). Aujourd'hui, la justice n’a toujours pas bouclé ces dossiers. Et tant d'autres...

Rendons hommage à ces hommes et ces femmes qui ont repris le flambeau des anciens dissidents soviétiques tels Sakharov, Soljénytsine ou Boukovsky parce qu'ils considèrent que c'est leur devoir. En privilégiant l'intérêt collectif à leur intérêt propre, quelques uns tombent au champ d'honneur du journalisme, de la justice, de la politique. Mais tant qu'il y aura encore des hommes et des femmes capables de sacrifier leur vie pour la vérité, l'honneur de la Russie ou de l'Ukraine (n'oublions pas V. Gongadzé), les droits de l'homme, l'espoir semble permis : il reste encore des gens libres, des consciences, des âmes d'élite que l'on ne peut soumettre par la menace ou la peur...

Quelle Russie?
Cet assassinat, odieux, terrible, véritable tragédie pour tout Russe et tout Occidental de bonne volonté qui écoute sa conscience, prouve, une fois de plus, que, n'en déplaise à ses thuriféraires, la Russie de Wladimir Poutine n'est ni un Etat de droit, ni une démocratie mais reste toujours un Etat de force. Un pays soviétisé, un Etat policier, rekagébisé à outrance dont le Président, nostalgique de l'empire soviétique, utilise de plus en plus souvent un langage de guerre froide à l'égard de l'Union européenne... D'ailleurs, comme le disent les Russes lucides : aujourd'hui, la Russie est une "démocrature" autrement dit une dictature camouflée en démocratie. "Et c'est par leur inertie, leur silence face à un régime dictatorial, que les leaders occidentaux encouragent et renforcent le mensonge politique officiel devenu le mode de gouvernement de la Fédération de Russie", déplore l'ex-dissident Sergueï Kovalev. Jusqu'au jour où, boomerang de l'histoire, notre lâcheté, notre faiblesse, notre hypocrisie, notre cécité volontaire nous obligeront sans nul doute à régler la facture! Alors, pour tous ceux qui aiment le grand peuple russe, le combat continue : nous n'avons pas d'autre choix...

Hélène Blanc, politologue, spécialiste du monde slave au CNRS, directrice de la revue TRANSITIONS & SOCIETES.
P.S. Chers lecteurs qui luttez pour la démocratie, lisez Anna Politkosvkaïa afin qu'elle ne soit pas morte en vain ; si vous êtes croyants, priez pour elle. Et comme disent les slaves : "Que le royaume des cieux l'accueille en son sein!" Pour mieux comprendre la Russie actuelle, lire : de Anna Politkovskaïa traduits en français : "Douloureuse Russie", "La Russie selon Poutine", "Tchétchénie, le déshonneur russe" chez Buchet-Chastel.
http://www.diploweb.com/russie/tchetchenie.htm
Pour en savoir plus, lire aussi : "KGB connexion, le système Poutine", Hélène Blanc, (Hors Commerce éditions)
http://www.diploweb.com/russie/kgbblanc.htm
"T comme Tchétchénie", Hélène Blanc, chez Gingko éditions http://www.diploweb.com/russie/tchetchenie2.htm
et "La rebelle aux pieds nus", Renata Lesnik (chez Hors Commerce éditions).

6.11.06

Singularités françaises. La France, son Etat, son identité et l'Europe, de J.-T. LESUEUR

Singularités françaises – La France, son Etat, son identité et l’Europe, de Jean-Thomas LESUEUR, chargé des Etudes de l’Institut Thomas More, paru dans le dossier « La France et ses partenaires : vus d’Europe, vues sur l’Europe » qu’il a coordonné dans le numéro 39 (Automne 2006) de la revue « GéoÉconomie » de l’Institut Choiseul (http://www.choiseul.info).
Retrouvez l’article (format PDF, 12 pages) en cliquant sur : http://www.institut-thomas-more.org/showNews/113.

3.11.06

Géopolitique de l'énergie. Comment l'UE arme la Russie ? par Pierre Verluise, spécialiste de géopolitique

Que la Russie de V. Poutine cherche à utiliser ses ressources énergétiques pour se remettre en position favorable, rien que de très normal.
En revanche, n’est-il pas inquiétant que l’Union européenne se mette elle-même en situation de dépendance énergétique croissante face au Kremlin ?
Quel sens cela a-t-il d’invoquer de temps à autre le projet d’une « Europe puissance » si c’est pour se mettre chaque jour davantage en position de faiblesse?
Les citoyens de l’Europe communautaire ne sont-ils pas en droit d’attendre plus de lucidité de la part de leurs gouvernements et des institutions communautaires?

Une étude illustrée par trois graphiques inédits.

http://www.diploweb.com/forum/verluise06113.htm

Géopolitique du renseignement. La fin d'une époque, par Pierre Conesa, directeur général de la CEIS

Terrorisme et prolifération des armes de destruction massive, les menaces d’aujourd’hui sont devenues transverses, de dimension supranationale par leur organisation, leurs filières et leurs objectifs et bouleversent les méthodes traditionnelles. La distinction renseignement extérieur / renseignement intérieur est dépassée. Le terrorisme d’Etat des années 70-80 a laissé la place au « terrorisme sans frontières ». Les moyens techniques perdent en partie leur intérêt.

Le renseignement de sécurité naît de la synthèse de nouvelles approches.
Le renseignement de sécurité est devenu un continuum synthétisant la surveillance de groupes à l’intérieur des frontières et leurs contacts avec d’autres groupes à l’étranger. Face à ces ennemis nouveaux, la géopolitique du renseignement change. http://www.diploweb.com/forum/renseignement06111.htm

Deux « prétendants » historiques à la domination de l’Ukraine, Pr. Daniel Beauvois, Historien, Université de Paris I-Panthéon-Sorbonne

Au vu de l’attitude séculaire de la Russie et de la Pologne - les deux principaux «prétendants» à la domination des Ukrainiens - on retiendra surtout la permanence de leur mauvaise foi.
Depuis quinze ans, l’Ukraine essaie de développer sa propre souveraineté. Elle a, pour cela, des bases solides, édifiées par les nouvelles élites qui se sont multipliées au cours des derniers siècles, notamment dans son émigration américaine, et dont elle tire une légitimité qui paraît de plus en plus sûre. Encore faudrait-il que les «voisins prétendants» cessent leurs jérémiades déploratoires et leurs publications pro domo, et que l’Union européenne s’interroge beaucoup plus sérieusement sur le besoin de reconnaissance identitaire qui n’est pas suffisamment reconnue à ce pays. http://www.diploweb.com/forum/ukraine06112.htm

Cartographie: Le Commonwealth - Les musulmans en Europe

Questions internationales, n°20: Le Royaume-Uni, puissance du XXIe siècle
- Le Commonwealth http://www.diploweb.com/cartes/qi2006.htm

Questions internationales, n°21
- Les musulmans en Europe http://www.diploweb.com/cartes/qi2106islam.htm

Présentation du n°21 de Questions internationales (documentation française) : Représentant environ 5 % de la population de l’Union européenne, les musulmans sont dans leur immense majorité originaires des anciens empires coloniaux. Cumulant les handicaps sociaux et victimes de ségrégations, ils tendent à se replier sur une identité islamique dans un contexte où leur religion est perçue comme une menace à la suite des attentats terroristes des dernières années. L’installation de l’islam dans l’espace européen a relancé le débat sur les modèles européens de sécularisation et d'intégration.

Chine - Corée - Japon: enjeux technologiques, enjeux stratégiques. Une conférence d'International Focus

« Chine – Corée – Japon : enjeux technologiques, enjeux stratégiques ». Thème du 5e Point de Veille d’International Focus, le 20 décembre, à l’Ecole Normale Supérieure – Lettres & Sciences Humaines, Lyon.
Les sciences et technologies de l’information et de la communication constituent une révolution comparable à ce que fut celle de l’énergie, matrice d’implications économiques, politiques, stratégiques, sociétales. Cette révolution pose également nombre de questions. Celles de la société de la connaissance, de son économie, de sa gouvernance. Celles de la situation de l’Union Européenne face à l’Asie orientale résolument en pointe dans ces domaines. Ce sont ces problématiques que le 5e Point de Veille d’International Focus abordera avec, entre autres : Dominique Foray, professeur de management des technologies à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne ; Alain-Marc Rieu, épistémologue, université Lyon III, chercheur à l’Institut d’Asie Orientale (ENS-LSH) ; Général (CR) Daniel Schaeffer, ancien attaché de défense à Pékin : Laurent Toutain, maître de conférences à l’ENST Bretagne.
Pour obtenir le programme détaillé du Point de Veille, la liste complète des intervenants, vous inscrire : pdv5@inter-focus.com
Visiter le site d’International Focus http://www.inter-focus.com

"De l'URSS à la Russie. La civilisation soviétique: genèse, histoire et métamorphoses de 1917 à nos jours", par Jean-Robert Raviot et Taline Ter Minas

Sous l'angle de la civilisation, cet ouvrage propose une synthèse de l'histoire politique et sociale de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) de 1917 à 1991 et de la décennie post-soviétique, depuis 1991.
Voici un ouvrage précieux parce qu'il offre aux générations montantes une mise en perspective remarquable de l'histoire de la Russie, appuyée sur une excellente connaissance des classiques et une réflexion pertinente sur l'actualité. Aux adultes, il offre une mise à jour de leurs grilles de lecture de la Russie post-soviétique. A tous, il permet de faire le lien entre hier et aujourd'hui.
http://www.diploweb.com/russie/urss06114.htm

2.11.06

Les territoires face au vieillissement en France et en Europe, dirigé par G.-F. Dumont

DUMONT (Gérard-François) et alii, Les territoires face au vieillissement en France et en Europe, Paris, Éditions Ellipses, 2006, 416 p.

Toute personne qui s’intéresse à la géopolitique doit accorder de l’importance aux évolutions démographiques, qui ont des effets, bien souvent non négligeables, sur les changements géopolitiques. Notamment pour cette raison, la lecture de ce livre novateur, sous-titré « Géographie, politique, prospective », dirigé par le recteur Gérard-François Dumont, professeur à la Sorbonne et Président de la revue Population & Avenir, et qui réunit 85 collaborateurs de huit pays européens différents, nous apparaît indispensable. Comme le rappelle le deuxième chapitre de l’ouvrage, la France a connu une dénatalité précoce (dès la fin du XVIII° siècle), qui a entraîné non seulement un déclin de la part relative de sa population en Europe et dans le monde, réduisant son poids et son influence sur les destinées du monde, mais aussi une composition par âge plus vieillie. Le rang et les ambitions géopolitiques de la France, tout particulièrement en Europe, se sont donc trouvées minorées par son évolution démographique. En conséquence, la comparaison des évolutions passées, actuelles, et futures entre les territoires, en particulier au niveau du vieillissement, thème central de cet ouvrage, permet de réfléchir aux rapports de force à venir.

Le premier chapitre théorique de l’ouvrage enrichit la science de la population d’un apport nouveau et indispensable en livrant une définition et une analyse approfondie du vieillissement (augmentation de la part des personnes âgées dans la population totale) et de ce que pourquoi Gérard-François Dumont a inventé le néologisme « gérontocroissance », qui signifie l’augmentation du nombre de personnes âgées. Il explique combien les changements démographiques concernant les personnes âgées sont prévisibles car les générations concernées sont déjà nées (les 60 ans ou plus de 2030 sont nés avant 1970), et que seuls des changements structurels peuvent remettre en cause la fiabilité des projections de gérontocroissance. En revanche, le rythme et l’intensité du vieillissement futur, et donc de ses effets géopolitiques, dépend aussi de la fécondité à venir, qui n’est pas encore écrite.

L’autre apport de cet ouvrage au plan géopolitique est de donner des éléments précis et clairement analysés sur les changements démographiques, liés au vieillissement de la population, dans d’autres pays d’Europe : Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Luxembourg, Pologne…. Globalement, l’Europe va vieillir fortement à cause d’une fécondité très abaissée depuis les années 1970, constamment inférieure au seuil de remplacement des générations, qui a entraîné une chute des naissances, réduisant d’autant les effectifs futurs de la population européenne. Ce vieillissement par « le bas » se trouve complété par le vieillissement « par le haut », lié à l’accroissement de l’espérance de vie. Le nombre de naissances a diminué fortement, passant pour l’Union européenne à 25 de 7 millions à son maximum dans les années 1960 à 4,8 millions en 2005, soit une perte d’un tiers. Or, ce vieillissement accentué ne sera peut-être pas sans conséquence sur le plan économique et donc géopolitique. D’ailleurs, le livre montre que les différences récentes de croissance économique entre les États-Unis et l’Union européenne ne sont sans doute pas seulement le produit d’un « gap technologique », contrairement à ce qui est avancé traditionnellement par des économistes, mais aussi d’un « gap démographique », étant donné les différences de croissance démographique et surtout de natalité entre les deux. Cette situation montre l’importance d’une natalité rehaussée, pour assurer une croissance plus élevée dans le futur. D’ailleurs, l’Union européenne considère, depuis son livre vert de février 2005, le redressement de la fécondité comme un des enjeux majeurs pour assurer la croissance économique.

Le livre intéresse la géopolitique à toutes les échelles, aussi bien internationale qu’interne, avec un chapitre qui traite des effets électoraux du vieillissement. Le passage à droite du Sud-Est français traditionnellement à gauche pourrait s’expliquer en partie par le vieillissement du corps électoral. Autre constat intéressant, lors du référendum sur la constitution européenne, le 29 mai 2005, les 60 ans ou plus sur l’ensemble du territoire ont massivement voter « oui », contrairement aux 20-59 ans, de qui peut expliquer le vote en faveur du « oui » de départements d’accueil des personnes âgées, comme la Vendée.

Ce livre montre aussi que les liens entre démographie et géopolitique ne s’effectuent pas à sens unique. La démographie a des conséquences géopolitiques et les évolutions géopolitiques exercent des effets démographiques, comme le montre le cas de l’Allemagne de l’Est qui est devenue plus vieillie que l’Ouest, alors qu’elle était plus jeune avant la réunification. Ce phénomène est lié à la forte émigration des jeunes de l’est du pays vers l’ouest, couplée à une fécondité plus abaissée à l’Est, produit des conséquences de l’héritage communisme, ce qui entraîne un vieillissement « par le bas » considérable dans les Länder de l’Allemagne de l’Est.
Mérite également d’être signalé un autre apport de l’ouvrage : certaines régions d’Europe sont menacées de dépeuplement (baisse de la population) et de dépopulation (accroissement naturel négatif), qui vont avoir des conséquences considérables pour les territoires concernés. La conjugaison du dépeuplement, de la dépopulation et du vieillissement de la population peut même entraîner l’effondrement de certains territoires, et donc de leur économie à terme, comme le montre les études de cas de l’Aragon rural et du nord-ouest de la Bulgarie. La présence de cette dernière dans le champ du livre permet de rappeler que l’Europe orientale dans le futur va vieillir plus que le reste de l’Europe, ce qui n’en fait pas une source d’immigration importante pour l’Europe occidentale sur le long terme. À l’échelle d’un État, la démographie peut avoir des conséquences géopolitiques considérables pour les pays en déficit démographique continu, comme l’Allemagne.

La richesse du livre, qui le rend impossible à résumer, tient aussi à ses illustrations, puisqu’il contient 37 cartes, 37 figures et 69 tableaux, ainsi qu’une importante bibliographie. Dans un précédent ouvrage sur Les populations du monde (Éditions Armand Colin), qui a fait l’objet d’une réédition entièrement mise à jour, Gérard-François Dumont avait démontré combien le XXIe siècle serait celui du vieillissement des populations. Avec ce nouveau livre, le lecteur dispose de tous les éléments éclairant pour l’Europe cette question fondamentale, ce qui nous aide grandement à réfléchir à ses conséquences géopolitiques.

Laurent Chalard

Se procurer l'ouvrage:

http://www.amazon.fr/territoires-face-vieillissement-Europe-Prospective/dp/2729829261/sr=8-2/qid=1162489188/ref=sr_1_2/403-0482376-8205213?ie=UTF8&s=books