Adhésion ou intégration ? Le dilemme des limites territoriales de l’Union européenne. Par M. Foucher
La Fondation Robert Schuman met en ligne un document intéressant que je vous invite à lire.
Adhésion ou intégration ? Le dilemme des limites territoriales de l’Union européenne. Michel Foucher est géographe. Professeur à l’Université Lumière-Lyon II (depuis 1989) et au Collège d’Europe de Natolin (1994-2001). Il a été Directeur du Centre d’Analyse et de Prévision du ministère des Affaires étrangères (1999-2002), Ambassadeur de France en Lettonie (2002-2006). Il est membre du comité scientifique de la Fondation Robert Schuman.
Comment expliquez-vous l’apparition récente de la question de l’élargissement et des frontières de l’Union dans le débat sur l’UE – et le désarroi que ces interrogations semblent révéler, tant dans l’opinion que chez les dirigeants politiques, de certains Etats membres ?
"La question des frontières de l’UE n’avait pas été discutée de manière approfondie lors de la Convention (février 2002 - juillet 2003) ni lors de la CIG (octobre 2003 - juin 2004). En prenant parti en novembre 2002 contre la perspective de l’adhésion de la Turquie, le président de la Convention, Valéry Giscard d’Estaing, lançait un débat qui, depuis lors, n’a pas cessé sans pour autant aboutir. Cette position, esquissée par le député européen Alain Lamassoure (PPE-DE, F), « il est nécessaire de limiter l’élargissement de l’Union aux frontières du continent européen si l’on veut garder la maîtrise de cet ensemble très vaste », a été réitérée dans la perspective du référendum constitutionnel : « Je pense qu’il faut rassurer les Français. Si ceux-ci ont le sentiment qu’on leur demande de voter demain pour une Europe sans frontières, susceptible d’accueillir à leur insu la Turquie aujourd’hui, voire la Russie demain, ils ne voteront pas ».
Ce sujet complexe avait déjà été abordé par le Centre d’analyse et de prévision du ministère des Affaires étrangères et son homologue allemand, le Plannungsstab, dans un travail conjoint réalisé à la demande des deux ministres, Hubert Védrine et Joschka Fischer, et achevé en juin 2000. Le thème central en était : « Comment une Europe à trente Etats membres pourra-t-elle fonctionner ? ». L’un des quatre chapitres était consacré à la question des frontières de l’Europe. Joschka Fischer a largement puisé dans ce texte lors de son discours à l’Université Humboldt le 12 mai 2000. Mais, près de deux années plus tôt, Hubert Védrine en avait fait l’un des thèmes de la conférence des ambassadeurs, fin août 1998. Entre ces deux dates, le Conseil européen d’Helsinki de décembre 1999 qui avait reconnu le statut de pays candidat à la Turquie. Dans ce document, nous insistions moins sur les contours que sur la nécessaire rénovation des institutions dans une Europe aussi élargie et plaidions pour une politique étrangère cohérente, un Monsieur PESC à double casquette et l’embryon d’un ministère des Affaires étrangères européen."
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http://www.robert-schuman.org/supplement/entretien11.htm
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