“Avec la Russie de Vladimir Poutine, on a affaire à une démocratie contrôlée ou de façade”
Spécialiste de la Russie, et directrice de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), à Paris, Laure Delcour revient sur les manifestations à Moscou et Saint-Pétersbourg.
Que représente cette opposition contre laquelle Vladimir Poutine a eu la main lourde ce week-end?
Ce qui est remarquable dans la Russie de Poutine, c’est l’effritement puis la disparition de l’opposition qui était apparue dans les années 90 autour de partis politiques comme Labloko. Parallèlement on a assisté à la naissance de coalitions hétéroclites, comme cette Autre Russie qui rassemble des personnages aussi différents que l’ancien champion d’échecs Gary Kasparov et l’écrivain Edouard Limonov (chef du parti national-bolchévique) ainsi que l’ex-premier ministre Mikhaïl Kassianov. Il n’y a donc plus, aujourd’hui, d’opposition structurée autour de partis, mais une opposition éclatée autour d’un mouvement sans unité ni identité.
Est-ce la manifestation de la faiblesse de la démocratie russe?
Oui, et cela montre bien que l’on a affaire en Russie à une démocratie contrôlée ou de façade. La presse russe s’est tout de même étonnée de la violence de la répression de ce week-end.
Que traduit cette violence?
A la fois une irritation et une absence d’expérience du dialogue. C’est quelque chose de profond, qui se rattache à l’absence de tradition démocratique en Russie et de cadres dans lesquels le pouvoir pourrait dialoguer avec l’opposition et la société civile.
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