23.4.06

Retour de Roumanie: une expérience très intéressante

Depuis une dizaine de jours, j'étais en Roumanie, à Timisoara. Je faisais une série de conférences à l'Université Polytechnique, au sujet de la Géopolitique de l'Europe.

Le séjour a été très intéressant parce que j'ai pu avoir de nombreux contacts. D'abord avec les enseignants du département de Communication et langues étrangères et leurs étudiants, très attentifs.
Ensuite avec les étudiants de l'Université de l'Ouest, au département de Science politique, où le Professeur N. Popa m'a invité à faire un cours sur les caractéristiques économiques de l'Europe communautaire.
Enfin, avec des personnes indiquées par les uns ou les autres. J'ai eu de nombreuses discussions sur la Roumanie d'hier, d'aujourd'hui et de demain. Concernant la corruption, j'en ai parlé avec plusieurs interlocuteurs, il n'y a rien à retirer à l'étude publiée récemment http://www.diploweb.com/forum/verluise06031roum.htm

Une question semble importante à étudier pour l'avenir de l'UE: le statut de la minorité tsigane. Comment débloquer la situation ? Comment gérer les flux ? Comme me l'a fait observer un interlocuteur: si 5000 tsiganes arrivent à être aussi visibles dans l'agglomération parisienne (env. 10 millions d'habitants), comment ferez-vous quand ils seront 10 000, voire 50 000 ou plus ? Certes il existe des périodes dérogatoires à la liberté de déplacement, pour une durée maximale de 7 ans, mais après?

J'ai fait de nombreuses balades, découvertes dans et en dehors de Timisoara. C'est une ville qui conserve des héritages de l'empire d'Autriche-Hongrie... mais la périphérie est nettement moins brillante. Un conseil: prenez un tramway au hasard et regardez autour de vous. Je pense qu'il faudra entre deux et quatre décennies pour que la Roumanie dépasse 75% du PIB par habitant de l'UE. Certes, l'entrée de la Turquie viendrait faire baisser la moyenne communautaire, mais tout de même... Cela nous conduirait entre 2027 et 2047.

J'ai fait de nombreuses photographies. Peut-être certaines viendront-elles enrichir le diploweb.

Evidemment, j'ai aussi écouté mes interlocuteurs au sujet des images de la France, particulièrement après les images des émeutes d'octobre-novembre 2005 et les manifestations de février-mars 2006... Inutile de dire que la France semble bien en difficulté. Ils se trompent sûrement...

2 commentaires:

À 8:49 AM , Anonymous Anonyme a dit...

Bizarre, j'ai la vague impression que l'on traite le problème tsigane de la même façon que la grippe aviaire...
Je crois qu'on devrait plutôt ouvrir un débat avec leurs représentant sur le nomandisme, surtout. S'ils considèrent ou pas que ce mode de vie est toujours envisageable ou réalisable. Le nomadisme pose le problème de l'éducation, le principal frein à la prospérité de cette communauté.
D'autre part, les tsiganes se sont toujours bien intégrés dans la société. (on peut avoir des réserves, parfois, je suis tout à fait d'accord). Mais on ne les invite jamais s'imprimer sur leur avenir. Cela pourrait les aider aussi à commencer eux-mêmes un travail de réflexion, le seul utile et nécessaire pour toute autorité d'Etat à prendre des décisions.

 
À 10:27 PM , Blogger Pierre Verluise a dit...

Bien sûr, les tsiganes doivent s'exprimer. Leur histoire mérite d'être mieux connue et reconnue.

Pour autant, j'ai l'impression que le ressenti de beaucoup de roumains à l'égard des tsiganes est tellement lourd que toutes les actions extérieures - notamment de l'UE - risquent d'être mal perçues par les uns et / ou les autres. C'est du moins la conclusion - provisoire - à laquelle nous sommes arrivés avec l'un de mes interlocuteurs présent en Roumanie depuis 3 ans et demi.

 

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