«La guerre des ruines Archéologie et géopolitique», Jean-Pierre Payot, éditions Choiseul
L’auteur sait introduire chaque chapitre pour donner du sens et mettre en perspective de manière à la fois informée et légère. Un ouvrage remarquablement écrit qui se lit avec grand plaisir.
Eclairant et original, La Guerre des ruines explore une face longtemps ignorée de l’archéologie : sa dimension géopolitique. Celle-ci remonte à la nuit des temps avec le dernier roi de l’Empire néobabylonien, Nabonide, premier souverain à se préoccuper des vestiges religieux. Auguste (ier siècle) fit de l’archéologie une science « utile » pour la politique : lieux de mémoire, mais aussi construction d’une identité et de son corollaire, la falsification.
Avec la montée des nations puis des nationalismes, les ruines ont pris une indéniable valeur politique. L’Allemagne nazie a voulu y trouver les preuves de sa supériorité et les justifications pour étendre son territoire.
Avec la mondialisation, cette archéo-politique n’a pas faibli, bien au contraire. Touchant au divin, aux symboles et à la culture, l’archéologie est devenue un outil d’influence et de séduction dans la compétition internationale.
Des hommes, des représentations, des territoires... et ce qu’on y trouve sous terre. Des vestiges, des objets, des fossiles ou des ossements que l’on exhume, archéologues et historiens tirent un certain nombre de conclusions scientifiques qui contribuent à mieux connaître les hommes et les civilisations passées. Lorsque toutefois la politique récupère ces découvertes et conclusions, pour des causes nationales, communautaristes, religieuses, frontalières, etc., la géopolitique a fort à faire pour expliquer les tensions et conflits qui en naissent.
Voici un livre intelligent, agréable à lire. Que demander de plus ?
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