Pourquoi la corruption a-t-elle mis en difficulté l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne ? par P. Verluise, spécialiste de géopolitique
| Avec un Indice de perceptions de la corruption de 3 sur 10 en 2005, la Roumanie est la lanterne rouge des pays membres et candidats à l'UE. Ce qui pourrait motiver un report de l'adhésion de la Roumanie de 2007 à 2008. Cependant, la corruption ne concerne pas seulement les candidats – ce serait trop simple – mais l’ensemble constitué par l’Europe communautaire. Et tous ses citoyens, puisque c’est la nature démocratique de ses institutions qui se joue sous leurs yeux. http://www.diploweb.com/forum/verluise06031roum.htm Pour vous, faut-il reporter une nouvelle fois l'intégration de la Roumanie ou l'équipe au pouvoir donne-t-elle les meilleures chances possibles à ce pays ? |
publié par Pierre Verluise @ 09:18
2 commentaires
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Merci pour cet intéressant article qui a le mérite d’apporter des éclaircissements sur la question de la candidature de la Roumanie à l’Union Européenne et le risque de blocage de celle-ci en raison d’un indice de corruption peu flatteur.
Au final, l’UE doit donc faire le choix entre deux alternatives : reporter l’adhésion de la Roumanie prévue pour le 1er janvier 2007, le temps qu’elle améliore son niveau en terme de corruption ou alors l’intégrer à l’échéance prévue et continuer à l’aider de façon intensive dans la lutte contre ce fléau.
Il me semble que la seconde solution est de loin la plus réaliste. En effet, si l’on revient sur la Déclaration du Conseil Européen des 16 et 17 décembre 2004 qui prévoit la possibilité d’un report d’un an de l’adhésion roumaine à l’UE, il apparaît clair que ce n’est pas en une année que la Roumanie pourra remplir ses obligations. Tout délai supplémentaire ne ferait que brouiller le processus d’adhésion de la Roumanie, donnant l’impression que l’UE voudrait se défausser en invoquant un problème certes préoccupant mais qui ne peut être réglé en un délai aussi court, et l’impression d’une politique de « deux poids, deux mesures ». En effet, l’ICP 2004 de la Roumanie(2,9) n’est pas très éloigné de certains pays qui font partie de l’UE comme la Pologne (3,5), la Slovaquie (4), la Lettonie (4), preuve que des efforts sont certes à faire, mais rien n’est perdu.
Instaurer un délai pour l’adhésion de la Roumanie serait donc une fausse bonne solution.
Il serait plus judicieux de l’intégrer à la date prévue. Il est fort à parier que le degré de corruption dans le pays diminuera au fur et à mesure que le niveau de vie s’élèvera en Roumanie et qu’elle sera englobée par le cercle vertueux de l’UE.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre article "Pourquoi la corruption
a-t-elle mis en difficulté
l'adhésion de la Roumanie à l'Union européenne ? " et permettez-moi de
vous faire part de quelques courtes idées a ce sujet.
D'abord, je trouve votre analyse très professionnelle et nécessaire en même
temps. La corruption est un problème maintenant de nature globale. Toutes
les sociétés en sont atteintes dans un certain degré.
À mon avis il y a deux problèmes : la corruption et le vol. Si on discute
seulement sur la corruption, on va négliger un aspect essentiel pour
comprendre les faits.
Un autre aspect important et celui historique, de savoir si la Roumanie
avant le communisme était un pays sans corruption, et c'est seulement à
cause du communisme que les délits se sont multipliés.
Ensuite il serait utile de placer la corruption roumaine dans un contexte
culturel régional(Balkans, orientalisme, etc) et la comparer à d'autres
pays voisines.
D'un point de vue économique la transition d'une société communiste vers
une société capitaliste a été faite par le biais du vol et de la
corruption. Ainsi, les nouveaux grands capitalistes ont tous profité de
leurs anciennes positions politiques et de leur pouvoir. Mais la situation
est similaire a d'autres niveaux . Maintenant est trop tard de revenir en
arrieré : on va choisir quelques cas, on va punir quelques personnes pour
que l'accession dans UE soit approuvée.
Mais la société dans son ensemble reste atteinte par ce mal. Le mal
systémique ne peut se guérir dans une société devenue matérialiste d'en bas
en haut, jusqu'à l'extrême.
Peut-être les futures générations seront capables de se guerrir de ce maladie.
S. B.
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